Faire les 400 coups 1


Expression : Faire les quatre cent coups – Faire les 400 coups

Signification : S’amuser, profiter de la vie . Mener une vie un peu désordonnée, s’amuser en faisant les fous

Origine : faire les x coups.  La série numérique démontre que l’expression ne provient nullement d’une débauche de coups de canon.. L’expression est déclinée numériquement de 4 coups à 100 000 !

Exemples

4

[…] à la porte des Jacobins, il faut avoir mauvaise mine, être sans-culottes, ressembler à un brigand, et à un scélérat, capable de faire les quatre coups. (Le Père Duchêne de la rue Pavée, Le Père Duchêne nommé président du club des Jacobins, 1792, p. 2.) […] l’on voit l’écume de tous les bandits de Paris, tant d’hommes connus pour avoir fait les quatre coups, fameux par leur bassesse et leur jeanfoutrerie […]. (Id., Grande revue des Jacoquins, 1792, p. 1.)

Sans moi, c’est trop long-temps faire les quatre coups […]. (Parigot, Télémaque travesti, 1825 [1821], p. 105.)

[…] l’évêque Talaru […] y venait faire les quatre coups avec les seigneurs des environs ! (Barbey d’Aurevilly, dans Revue de Paris (Bruxelles), 1852, nouvelle série, t. I, p. 170.)

99

QUATRE-VINGT-DIX-NEUF COUPS (avoir fait les), avoir mené une vie aventureuse et déréglée. (Decorde, Dictionnaire du patois du pays de Bray, 1993 [1852], p. 114.)

100

Faire les cent coups. Donner dans de grands écarts, faire des fredaines impardonnables, se porter à toutes sortes d’extravagances, mener une vie crapuleuse et débauchée […]. (D’Hautel, Dictionnaire du bas-langage, 1972 [1807], t. I, p. 244.)

Dans c’te pièce gn’a z’un père
Qui d’abord, d’un air en d’sous,
Vient nous dire qu’à la guerre
Son garçon fait les cent coups. (Désaugiers, Chansons et poésies diverses, 1808, t. I, p. 167.)

119

Je veux faire les cent dix-neuf coups ; et vous ne reculez pas, n’est-ce pas, quand il s’agit de faire des farces ? (Mérimée, dans Revue de Paris (Bruxelles), 1830, t. XII, p. 254.)

FALAMPIN […] C’est encore un tour de ce brigand de loup-garou ; il a mis nos malheureux adjoints dans l’état où vous les voyez. […] Il leur faisait les cent dix-neuf coups. Heureusement que je suis arrivé, sans ça ils étaient dévorés. (Vanderburch, Leuven et Forges, Les Baigneuses, 1833, p. 33.)

LA MÈRE THOMAS […] ein vieux sans foi, ni loi, qu’avont été pillé à trois lieues d’ici dans les châtiaux et dans l’z’églises, à la première révolution ; qu’avont fé les cent dix-neuf coups… ein vieux sans culotte, ein vieux chouan […]. (Monnier, Nouvelles scènes populaires, 1839,t.  I, p. 31.)

400

Ce qui est sûr, c’est que, maintenant que tu as mis le Chourineur sous tes pieds, tu peux faire les quatre cents coups dans la Cité. (Sue, Les Mystères de Paris, 1989 [1842], p. 36.)

419

MARIE. La v’là partie !…
SAINT-GERMAIN. Amour de baronne !… elle va gigoter jusqu’à l’aurore… nous avons le temps de faire les quatre cent dix-neuf coups !… (Labiche, La Fille bien gardée, 1850, Théâtre, 1979, t. II, p. 38.)

500

Mais je crois que Villemain va faire les cinq cents coups. C’est comme la bataille de Marengo. (Flaubert, 16 avril 1853, Correspondance, t. II, p. 306.)

519

Mais rien n’est plus du caractère du peuple parisien que d’outrer ses propres métaphores, même les meilleures, et ainsi de les énerver. Déjà même faire les cinq cents coups ne lui suffit plus aujourd’hui ; il dit faire les cinq cents dix-neuf coups. Demain il y ajoutera une fraction. (Nisard, De quelques parisianismes populaires, 1980 [1876], p. 64.)

« faire les cent mille coups » se trouve dans le Père Goriot (1835) ;
« faire les cent ung coups » dans les Contes drolatiques (1832-1837) ;
« faire les cent dix-neuf coups » dans Dumas, Ponce Pilate (1834) ;

One comment on “Faire les 400 coups

  1. Reply permi4 Oct 6,2014 5:36 am

    « … une femme bien capable d’être allée à Bayreuth- ce qui voulait dire faire les cent dix-neuf coups ». M. Proust, Sodome et Gomorrhe. Folio p. 146.

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